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vertes, déduction faite des frais de l’armement. Magellan et ses descendans, nés en Espagne, auront le titre de général de tous les pays qui seront découverts. Ils auront aussi la faculté d’envoyer, tous les ans, pour la valeur de 10,000 ducats dans les vaisseaux du roi, qui en rapporteront les retours, sans autres frais que les droits ordinaires. Si les îles que Magellan découvrira excèdent le nombre de six, la quinzième partie du revenu net de deux de ces îles lui sera accordée. Il recevra, en outre, le cinquième de ce que rapporteront les vaisseaux de la première expédition. Le roi s’engage à faire armer cinq vaisseaux. La flotte aura deux cent trente-quatre hommes d’équipage, payés et nourris pendant deux ans.

Le dessein de Magellan fui d’abord traversé par don Alva d’Acosta, ambassadeur de Portugal, qui sentit combien le succès de cette entreprise nuirait aux intérêts de son souverain. Il s’efforça de l’empêcher, se donna beaucoup de mouvemens pour faire chasser Magellan de la cour, représentant que c’était un homme dans la disgrâce de son roi légitime ; et en même temps il assurait Magellan que, s’il voulait retourner en Portugal, le roi le chargerait de ces mêmes découvertes, qu’il avait le dessein d’entreprendre, et lui accorderait de bien plus grands avantages que ceux qu’il obtenait en Castille. Magellan ne se laissa pas amorcer par les propositions d’Acosta, et eut même besoin d’une certaine adresse pour échap-