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combats, et ceux-ci en firent autant. Cependant ils ne les mangent pas sur-le-champ ni vivans, mais ils les dépècent et les partagent entre les vainqueurs ; chacun porte chez soi la portion qui lui est échue, la fait sécher à la fumée, et chaque huitième jour il en fait rôtir un petit morceau pour le manger. J’ai appris de fait de Jean Carvallo, notre pilote, qui avait passé quatre ans au Brésil.

» Les Brésiliens se peignent le corps, et surtout le visage, d’une étrange manière et de différentes façons, les femmes aussi-bien que les hommes. Ils ont les cheveux courts et laineux, et n’ont de poil sur aucune partie du corps, parce qu’ils s’épilent. Ils ont une espèce de veste faite de plumes de perroquets, tissues ensemble, et arrangées de façon que les grandes pennes des ailes et de la queue leur forment un cercle sur les reins, ce qui leur donne une figure bizarre et ridicule. Presque tous les hommes ont la lèvre inférieure percée de trois trous, par lesquels ils passent de petits cylindres de pierre longs de deux pouces. Les femmes et les enfans n’ont pas cet ornement incommode. Ajoutez à cela qu’ils sont entièrement nus par-devant. Leur couleur est plutôt olivâtre que noire. Leur roi porte le nom de cacique.

» On trouve dans ce pays un nombre infini de perroquets, de manière qu’on nous en donnait huit ou dix pour un petit miroir. Ils