Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/225

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dre tempête. Nous ne découvrîmes non plus, pendant ce temps, aucune terre, excepté deux îles désertes, où nous ne trouvâmes que des oiseaux et des arbres, et par cette raison nous les nommâmes Desventuradas (les Infortunées). Nous ne trouvâmes point de fond le long de leurs côtes, et n’y vîmes que beaucoup de requins. Elles sont à deux cents lieues l’une de l’autre : la première par 15° de latitude méridionale, la seconde par . D’après le sillage de notre vaisseau, que nous prîmes par le moyen de la chaîne de la poupe (ligne de loc), nous parcourions chaque jour soixante à soixante-dix lieues ; et si Dieu et sa sainte mère ne nous eussent accordé une heureuse navigation, nous aurions tous péri de faim dans une si vaste mer. Je ne pense pas que personne à l’avenir veuille entreprendre un pareil voyage. »

Après avoir ainsi indiqué la position des deux îles que l’on rencontra, Pigafetta, quelques lignes plus bas, leur en donne une différente, et dit qu’elles sont par 15° et par 20° de latitude sud. Selon les premières positions, l’une de ces îles devrait être celle des Chiens, que Lemaire a vue après Magellan, et l’autre une des Marquesas de Méndoça. Mais, sans entrer ici dans des détails que cet ouvrage ne comporte pas, on doit dire que, selon toute probabilité, les deux îles vues par Magellan sont, d’une part, l’île Pitcairn de Carteret, et de l’autre l’île des Chiens de Lemaire. Quoi qu’il en soit,