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les chèvres et les poules. Les végétaux comestibles sont le riz, le millet, le panis, le coco, l’orange, le citron, la banane et le gingembre. Il y a aussi de la cire.

» L’or y est en abondance, ainsi que le prouvent deux faits dont j’ai été témoin. Un homme nous apporta une jatte de riz et des figues, et demanda en échange un couteau. Le capitaine, au lieu du couteau, lui offrit quelques pièces de monnaie, et entre autres une double pistole d’or ; mais il les refusa, et préféra le couteau. Un autre proposa d’échanger un gros lingot d’or massif contre six filières de grains de verroterie ; mais le capitaine s’y opposa absolument, de crainte que ces insulaires ne comprissent que nous mettions plus de prix à l’or qu’au verre et qu’à nos autres marchandises. Massana est à vingt lieues d’Humana.

» Nous partîmes, et dirigeant notre route au sud-est, nous passâmes au milieu des îles de Leyte ou Baybais, Bohol, Candigan, et Gatigan. Dans cette dernière, nous vîmes des chauves-souris aussi grosses que des aigles. Nous en tuâmes une que nous mangeâmes, et à laquelle nous trouvâmes un goût de poulet. Il y a aussi des pigeons, des tourterelles, des perroquets et d’autres oiseaux noirs et gros comme une poule, qui font des œufs aussi gros que ceux de canard, et qui sont fort bons à manger. On nous dit que sa femelle pond ses œufs dans le sable, et que la chaleur du soleil suffit pour les faire éclore. De Massana à Gatigan il y a vingt lieues.