roi de Zebu, il était venu lui rendre visite, et en même temps prendre des rafraîchîssemens en échange de marchandises.
» Le roi repartit que le capitaine était le bienvenu, mais que tous les vaisseaux qui entraient dans son port pour y trafiquer devaient commencer par payer un droit ; ajoutant que quatre jours auparavant ce droit avait été acquitté par une jonque de Siam, qui avait chargé des esclaves et de l’or, et il appela un marchand maure arrivé de Siam pour le même objet, afin qu’il confimât la vérité de ce discours.
» L’interprète répliqua que le capitaine, étant le serviteur d’un si grand roi, ne paierait de droit à aucun roi de la terre ; que, si le roi de Zebu voulait la paix, il avait apporté la paix mais que, s’il voulait la guerre, il lui ferait la guerre. Le marchand de Siam, s’approchant alors du roi, lui dit en son langage. « Cata raja chita, c’est-à-dire, Seigneur, prenez garde a vous. Ces gens-là (il nous croyait Portugais) sont ceux qui ont conquis Calicut, Malacca, et toutes les Indes. » L’interprète, qui avait compris le discours du marchand, ajouta que son roi était encore beaucoup plus puissant, tant par ses armées de terre que par ses escadres, que le roi de Portugal dont le Siamois venait de parler ; que c’était le roi d’Espagne et l’empereur de tout le monde chrétien, et que s’il eut préféré l’avoir plutôt pour ennemi que pour ami, il aurait envoyé un nombre assez grand de soldats et de vaisseaux pour détruire