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tier présomptif, le roi de Massana, le Maure, le gouverneur ou ministre, et le prévôt major avec huit chefs de l’île, chargés de conclure un traité de paix et d’alliance avec nous. Le capitaine les reçut avec beaucoup de dignité : il s’assit dans un fauteuil de velours rouge, donnant des chaises de la même étoffe au roi de Massana et au prince : les chefs s’assirent sur des chaises de cuir, les autres sur des nattes.

» Le capitaine s’informa si c’était leur coutume de faire les traités en public, et si le prince héréditaire de Zebu et le roi de Massana avaient les pouvoirs nécessaires pour conclure un traité d’alliance avec lui. On répondit qu’ils y étaient autorisés et qu’on pouvait en parler en public. Le capitaine leur fit sentir alors tous les avantages de cette alliance, pria Dieu de la confirmer dans le ciel, et ajouta plusieurs autres choses qui leur inspiraient de l’amour et du respect pour notre religion.

» Il demanda si le roi avait des enfans mâles. On lui répondit qu’il n’avait que des filles, dont l’aînée avait épousé son neveu, qui par cette raison était regardé comme prince héréditaire. En parlant de l’ordre de succession parmi eux, nous apprîmes que, lorsque les pères sont parvenus à un certain âge, l’on n’a plus de considération pour eux, et que le commandement passe alors aux fils. Ce discours scandalisa le capitaine, qui condamna cet usage, attendu que Dieu, qui a créé le ciel et la terre, s’écria-t-il, a expressément ordonné aux enfans