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quarante-deux jours. Chacun mettait la main à l’œuvre ; mais ce qui leur coûtait le plus de peine, c’était d’aller couper le bois dans les forêts, parce que tout le terrain était couvert de broussailles et de buissons épineux, et qu’ils marchaient pieds nus.

On tua dans cette île un très-grand sanglier, dont la tête, qui avait deux palmes et demie de longueur, avait de très-grosses défenses, c’est le babiroussa. On y voit aussi des crocodiles, des coquillages de toutes les espèces, et de très-grandes tortues.

Avant d’aborder à cette île, les Espagnols avaient pris une jonque, dans laquelle ils trouvèrent plus de trente mille cocos, qui furent un très-grand soulagement pour eux. Ils la quittaient à peine qu’ils en rencontrèrent une autre dont ils s’emparèrent : mais comme elle portait un gouverneur de Pouloan,où ils avaient été si bien reçus, ils la mirent en liberté, en se bornant à exiger des vivres pour leurs provisions.

Comme les Espagnols avaient reconnu que Jean Carvallo n’avait pas la capacité nécessaire pour commander l’expédition, on le remit dans son emploi de pilote-major. Cornez d’Espinosa fut nommé capitaine de la Trinité, et Sébastien del Caño, capitaine de la Victoire ; puis l’on continua de chercher les Moluques ; on fit route à l’est, on passa près de Cagayan-Soulou ; on côtoya Zolo (Soulou), Taghima (Bassilan), et on attérit à Mindanao, afin d’y prendre une connaissance exacte de la route des Moluques.