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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/352

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bon rempart. Le roi ne parut point effrayé de ces dispositions : il salua tous les Anglais. Celui qui portait son sceptre ayant appelé un autre officier, auquel il dit quelque chose d’une voix basse, celui-ci répéta fort haut ce que l’autre lui disait, et cette sorte de harangue dura fort long-temps. Ensuite le roi s’approcha du fort avec les hommes et les femmes de son cortége, après avoir fait signe au peuple et à tous les enfans de demeurer en arrière. Alors celui qui portait le sceptre entonna un chant, et commença une danse avec une grâce et une mesure qui causèrent de l’admiration aux Anglais. Le roi, son cortége et tout le peuple suivirent cet exemple. Enfin Drake, charmé du spectacle et guéri de ses défiances, leur permit d’entrer en chantant et en dansant dans le fort et dans les tentes.

Après la danse, le roi s’assit et pressa le général, par des signes, de s’asseoir près de lui. D’autres signes, par lesquels il continua de s’expliquer, ne semblèrent d’abord marquer que de l’affection et des offres de service ; mais les Anglais se crurent bientôt obligés de leur donner un sens plus étendu. Le roi, prenant la plus grande des deux couronnes de plumes qui étaient suspendues au sceptre, la mit sur la tête de Drake ; ensuite il lui passa autour du cou les trois chaînes, en recommençant à chanter avec tout son peuple. Il fit cette cérémonie d’un air grave et respectueux, et, par par intervalles, il répétait le nom d’Hioh, que