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cente, les Indiens, surpris dans un village voisin, auquel on mit le feu, se défendirent vaillamment ; plusieurs restèrent sur la place. Les Espagnols revinrent de cette expédition avec deux soldats blessés.

Le village appartenait à Malopé, qui vint le soir à bord de la capitane, et se plaignit amèrement au général d’être traité en ennemi, faisant entendre que les Indiens de l’autre côté de la baie avaient commis les premières hostilités, et qu’il était prêt à se joindre aux Espagnols pour punir les agresseurs. Le général tâcha de lui donner quelque satisfaction, et lui fit de nouvelles protestations d’amitié.

Le 21 septembre, la flotte était sous voile pour aller dans un port plus grand et plus commode, situé une demi-lieue plus loin dans la même baie, lorsque la frégate envoyée peu de jours auparavant à la reconnaissance de la côte, que l’on n’avait pas encore visitée, revint annoncer qu’elle avait trouvé une nouvelle baie, mais qu’elle n’avait pas découvert la moindre trace de l’amirauté. On prit la route de cette nouvelle baie. Pendant la nuit, les Indiens ne cessèrent pas de pousser des cris. Au point du jour, on les vit s’avancer sur le rivage au nombre de plus de cinq cents. Arrivés à l’endroit le plus proche des vaisseaux, ils tirèrent des flèches ; mais voyant qu’ils étaient trop éloignés des Espagnols pour les atteindre, ils se jetèrent à la nage, se saisirent des bouées, et s’efforcèrent de traîner les bâtimens à terre.