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un daim qui s’échappe et bondit à travers champs…. »

» Le 20, nous arrivâmes à Pissiksarbik. Il y avait sur le rivage six tentes de Groënlandais sauvages. Nous plantâmes les nôtres plus loin.

» Le 21, nos hommes allèrent à la pêche du phoque, et m’apportèrent quelques morceaux de chair de cet animal, dont je mangeai avec autant de plaisir qu’ils en témoignaient à me faire ce présent.

» Le 22, qui était le dimanche, je fis le matin l’office du jour. L’après-midi, j’allai visiter les tentes des sauvages. Le soir, mon catéchiste présida à l’heure du chant, et moi à l’instruction des baptisés.

» Le 23, le 24 et le 25, notre troupe fit la plus heureuse pêche de harengs, et moi aussi. Le temps était si chaud, que nous avions de la peine à porter nos habits. Mais le 26, le 27 et le 28, la neige amena un froid si vif, que je ne pouvais pas écrire.

» Le 29, je prêchai en plein air, et je lus ensuite à ma troupe des lettres de nos frères d’Europe.

» Le 1er. juin j’allai à la chasse, et je tuai un gros renne. Le lendemain j’en fis un régal à ma troupe, chez laquelle le démon, pendant ma courte absence, avait déjà semé de la zizanie ; mais je la dissipai. J’envoyai de nos nouvelles, avec de la viande fraîche, à Neu-Herrnhut. On m’en rapporta des lettres qui me firent grand plaisir. Nous étions dans la saison où il