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plus surprenantes sur l’eau, et s’aguerrit de bonne heure aux tempêtes par les jeux de l’enfance. Les missionnaires ont soin d’exercer leurs jeunes néophytes à gouverner un kaiak, à manier la rame pour en faire de bons pêcheurs. C’est dans la même vue qu’ils les détournent de chasser aux rennes, et les encouragent à la pêche aux phoques, bien plus utile à la nation. »

Dans un long journal de toutes les fonctions d’une visite pastorale, on voit l’évêque Watteville prêcher, catéchiser, célébrer tous les offices de son ministère en langue allemande, assisté d’un missionnaire qui explique en groënlandais tout ce que dit et fait le prélat. Heureusement, dans ces sortes d’instructions, c’est moins le sens que le bruit de la parole qui fait impression sur ce peuple sauvage.

« Le 27, dit l’évêque luthérien, j’allai me promener sur la montagne aux Perdrix , où les frères font durant l’hiver une chasse qui leur coûte trop de peine pour qu’ils y soient attirés par un autre motif que la nécessité.

» Le 28 ils commencèrent leur provision de tourbe. Le soin de se pourvoir de bois et de tourbe est leur plus forte occupation de l’été. Dans les premières années, ils en trouvaient autour de leur maison ; Ils sont obligés aujourd’hui de faire deux lieues et plus pour en avoir. J’y allai avec eux.

» Le 30 ils y retournèrent avec onze ba-