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D’autres navigateurs anglais, dont nous avons les relations, parcoururent aussi le grand Océan vers la fin du dix-septième siècle ; mais c’étaient tous des boucaniers ou flibustiers, dont l’unique but était de piller les vaisseaux espagnols.

En 1680, Barthélémy Sharp, après avoir traversé l’isthme de Panama avec quatre cents hommes, fit des courses dans le grand Océan ; et, en 1681, gagna l’Océan atlantique sans passer par aucun des deux détroits connus. On supposa qu’il avait découvert un nouveau canal, et l’on ne manqua pas de bâtir des systèmes à ce sujet ; mais il est plus simple de penser qu’il fit route au large de la Terre du Feu et de la Terre des États. Sharp attérit ensuite à l’île de Nevis dans les Antilles, puis fit voile pour l’Angleterre. Il avait avec lui, pendant une partie de ce voyage le célèbre navigateur Dampier, qui pourtant le quitta au nord de la ligne, après qu’ils furent de retour de leurs courses jusqu’à l’île de Juan Fernandès.

Ce même Dampier fit aussi un voyage avec Wafer sur un bâtiment que conduisait Guillaume Cowley ; Jean Cook, fameux boucanier, avait pris celui-ci pour pilote sur son navire la Revanche, avec lequel il prétexta qu’il allait à Saint-Domingue prendre une lettre de marque pour entreprendre la course. On partit d’Achamapak en Virginie le 13 août 1683. Dès le lendemain Cook enjoignit à Cowley de faire route pour la côte d’Afrique, s’empara, aux îles du cap Vert, d’un vaisseau de quarante