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Les vents furent à peu près les mêmes, avec des ondées de grêle et de pluie, jusqu’au 10. On n’avait point de nuit par les 61° 53′ sud, et les 79° 58′ de longitude ouest de Londres. Le conseil des deux vaisseaux ne jugea point à propos d’avancer au delà ; c’est peut-être plus loin qu’aucun navigateur ait jamais pénétré au sud, dit le narrateur ; mais cette prétention est commune à tous ceux qui, dans ces parages éloignés, se sont portés très-loin au sud.

Le 15, après avoir eu des vents modérés et variables, on se trouva par 56°, et on reconnut qu’on était dans la mer du Sud, après avoir doublé le cap de Horn sans s’en apercevoir. Le 20 on vit, à dix lieues de distance, la haute terre, voisine du port Saint-Étienne, sur la côte occidentale des Patagons, à 47° de latitude sud. Les équipages avaient commencé à se ressentir des fatigues d’une si longue route, et souhaitaient impatiemment d’arriver à l’île de Juan Fernandès ; mais toutes les cartes différant alors sur sa position, c’était un nouveau sujet d’incertitude. Le 31 les Anglais eurent la vue de l’île qu’ils cherchaient comme au hasard.

Ce n’est pas pour en donner ici la description qu’on y a conduit les deux vaisseaux ; elle sera réservée à des navigateurs plus modernes, dont les observations semblent avoir acquis plus de poids par un long séjour ; mais on ne croit pas devoir dérober à Rogers l’honneur d’un récit qui se trouve cité dans quantité d’au-