Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/239

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virent pas de plus grands. Les cheveux lisses et longs de ces insulaires sont de couleur noire, tirant sur le roux. Leur corps est peint de toutes sortes de couleurs. Leur physionomie porte le caractère de la férocité. Ils sont armés de lances de dix-huit à vingt pieds de long. « Ils marchaient par troupes de cent et de cent cinquante, ajoute Behrens, nous faisant signe continuellement d’aller à eux, et se retirant toujours à l’autre côté de l’île, apparemment dans l’intention de nous attirer dans quelque bois ou embuscade pour nous charger avec avantage, et se venger ainsi de ce que nous avions tiré sur eux. » On voit par ce passage que la fusillade était le préliminaire indispensable du débarquement dans les îles où les Hollandais abordaient. En effet, au bruit que ceux-ci avaient fait en dégageant leurs vaisseaux embarrassés au milieu des écueils, les insulaires accoururent en foule sur le rivage ; comme on craignait qu’ils n’eussent quelque mauvais dessein, on fit feu sur eux pour les faire reculer. Il était naturel qu’ils conservassent de la rancune et le désir de se venger, et l’on avait raison de s’en défier.

Cependant tous les hommes de l’équipage n’avaient pas conçu des idées défavorables des insulaires ; écoutons le récit de Behrens : « Aussitôt, dit-il, que les vaisseaux furent en sûreté, l’amiral envoya un détachement à l’île où le naufrage était arrivé, pour y prendre les gens de l’équipage. Quand ils furent entrés dans la