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pour se rendre dans la rivière de Canton, en Chine, d’où ils se hâteraient de retourner en Angleterre.

Le lendemain du départ et jusqu’au 23, on eut des alternatives de bon et de mauvais temps, qui furent suivies d’une violente tempête ; mais tous les vaisseaux de l’escadre se rejoignirent heureusement, à l’exception de la Perle, qui ne reparut qu’un mois après, et qui était échappée à la chasse de cinq gros vaisseaux espagnols. Cette nouvelle aurait empêché l’escadre de relâcher au port de Saint-Julien, si l’on n’y avait été forcé par la nécessité de se radouber. On mouilla dans cette baie le 19 au soir. Les observations des Anglais confirment ce que les voyageurs précédens avaient dit de cette côte.

On donne le nom de Terre des Patagons à cette partie de l’Amérique méridionale qui est au sud des établissemens espagnols, et qui s’étend depuis ces colonies jusqu’au détroit. La partie orientale de ce pays est remarquable par une propriété qu’on ne connaît dans aucune autre partie du globe terrestre ; quoique tout le pays qui est au nord de la Plata soit rempli de bois et d’arbres de haute futaie, tout ce qui est au sud de cette rivière est absolument dépourvu d’arbres, à l’exception de quelques pêchers que les Espagnols ont plantés dans le voisinage de Buénos-Ayres. Sur toute cette côte, qui a quatre cents lieues de longueur, et aussi loin que les découvertes ont pu s’étendre, on ne trouve que des broussailles disper-