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ribles ravages et par la difficulté d’y remédier.

Lorsque le galion est assez avancé vers le nord pour trouver les vents d’ouest, il garde la même latitude, et dirige son cours vers les côtes de Californie. Après avoir couru 66° de longitude, à compter du cap Spiritu-Santo, on trouve ordinairement la mer couverte d’une herbe flottante, que les Espagnols nomment porra. Cette vue est pour eux un signe certain qu’ils sont assez près de la Californie. Aussitôt, entonnant le Te Deum, comme s’ils étaient à la fin du travail et du danger, ils portent au sud. Ce n’est qu’en approchant de l’extrémité méridionale de cette presqu’île qu’ils osent chercher la terre, autant pour prendre langue, et savoir des habitans s’il n’y a pas d’ennemis qui croisent dans ces mers, que pour vérifier leur estime à la vue du cap San-Lucar. Ils y tirent des rafraîchissemens d’une colonie formée dans l’intérieur de ce cap par les missionnaires, qui allument certains feux pour leur servir de signaux. De là, ils doivent porter sur le cap de Corientes, pour ranger ensuite la côte jusqu’au port d’Acapulco.

Aussitôt que la cargaison est déchargée et vendue, on se hâte de charger l’argent, avec les marchandises destinées pour Manille, et les provisions nécessaires. On perd d’autant moins de temps, que, par des ordres exprès, le galion doit être sorti du port avant le 1er. d’avril. La partie la plus considérable de sa cargaison, pour le retour, consiste en argent. Le