Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/331

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si les dangers annoncés le contraignent de relâcher dans un port plus sûr : s’il est découvert dans l’asile qu’il choisit, s’il craint d’y être attaqué, il doit envoyer le trésor à terre, y débarquer l’artillerie pour sa défense, et donner avis de sa situation au gouverneur de Manille.

Les espérances de l’escadre n’avaient fait que changer d’objet ; mais elles semblaient demander d’autres mesures, depuis qu’on avait appris, par le récit des prisonniers, qu’on était informé dans Acapulco de la ruine de Païta, et que cette nouvelle avait fait augmenter les fortifications de la place, et mettre une garde dans l’île qui est à l’embouchure du port. Cependant on apprit aussi que cette garde avait été retirée deux jours avant l’arrivée de la chaloupe ; d’où l’on conclut non-seulement que l’escadre n’avait pas encore été découverte, mais que l’ennemi ne la croyait plus dans ces mers, et que, depuis la prise de Païta, il se flattait qu’elle avait pris une autre route. On tira tant d’encouragement de ces dernières idées, que, s’étant approché jusqu’à la vue des montagnes qui se nomment les Mamelles, au-dessus d’Acapulco, on s’y mit dans une position qui ne laissait point à craindre que le galion pût échapper. On y demeura jusqu’au 15 mars. Une si longue attente n’aurait pas rebuté les Anglais, s’ils n’étaient retombés dans le besoin d’eau. Anson, désespéré de ce contre-temps, délibéra s’il n’entreprendrait pas de surprendre Aca-