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nombre de matelots tombèrent tout à coup malades, qu’il n’en restait plus assez pour la manœuvre. Cet accident fut attribué aux derniers poissons de la baie dont on avait mangé en grande quantité. La flotte ressemblait à une ville frappée de la peste. Néanmoins tous les malades recouvrèrent la santé. Durant ce second séjour on fit aussi quelques descentes dans l’île, et l’on relâcha les enfans enlevés dans le village, dans l’espérance qu’ils aideraient au rétablissement de la paix avec les insulaires ; mais cette attente fut déçue.

Les Espagnols appareillèrent pour la seconde fois le 5 juin ; un coup de vent sépara les vaisseaux de la flotte. La capitane essaya en vain de regagner la baie. Incapable de soutenir la mer, elle dériva considérablement. Quiros, contrarié par les vents d’ouest, chercha inutilement l’île de Santa-Cruz de Mendaña ; son projet était de se rendre ensuite à la Chine, mais ayant éprouvé de grandes contrariétés de temps, et son vaisseau étant en mauvais état, il fut décidé dans un conseil général qu’on abandonnerait ce projet, et qu’on ferait route pour la Nouvelle-Espagne. La traversée fut très-pénible, et ce ne fut qu’après avoir échappé à de grands dangers que la capitane atteignit le port de la Nativité au Mexique, le 3 octobre 1606, neuf mois après son départ du Callao.

Quiros s’embarqua ensuite pour l’Espagne. Il présenta au roi un mémoire dans lequel il