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données ne l’empêchèrent pas lui-même de prendre la fuite avec tous ses gens, et lorsqu’il fut revenu avec eux, on eut peine encore à les remettre de leur frayeur. Alors Schouten ne fit pas difficulté de leur renvoyer leurs otages, et les trois Hollandais revinrent librement à bord. Le jour suivant on fut agréablement surpris d’y voir venir quelques-uns des principaux sauvages avec leurs femmes. Ils portaient au cou des feuilles vertes de cocos, qui étaient la marque de leur grandeur, et dans les mains des branches vertes avec une banderole blanche pour signe de paix et d’amitié. Ils firent les mêmes révérences qu’on avait vu faire au roi. Schouten les reçut dans sa chambre, où leur admiration tomba particulièrement sur une montre, une sonnette, un miroir et des pistolets. Après leur avoir fait quelques présens, pour eux-mêmes et pour le roi, on prit l’amusement de la pêche avec eux. Entre plusieurs poissons on trouva dans le filet deux raies d’une forme extraordinaire. Outre qu’elles étaient fort épaisses, elles avaient la tête grosse, la peau tachetée comme un épervier, les yeux blancs, deux grandes nageoires, la queue étroite et fort longue, et deux petites nageoires aux côtés. En général, si l’on excepte la queue, elles ressemblent beaucoup aux chauves-souris.

Les Hollandais se crurent obligés à des retours de politesse. Le Maire et Aris Classon descendirent dans l’île, précédés des trompettes, et portant, comme en cérémonie, un petit