Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/66

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guerre contre les habitans de la seconde île. Il leur montra des cavernes dans la montagne, et des bois qui servaient de retraite à ses sujets, ou dans lesquels ils dressaient des embuscades. Le Maire comprit par ses signes qu’il demandait le secours de leurs vaisseaux pour attaquer ses ennemis ; mais on lui fit comprendre à son tour que cette faveur ne pouvait être accordée. L’auteur ne dissimule pas qu’on y aurait pu consentir, s’il y avait eu quelque avantage à se promettre de cette expédition.

Ces peuples sont d’une taille extraordinaire : la plupart étaient aussi hauts que les plus grands Hollandais, et ceux qui étaient distingués par leur grandeur auraient passé pour des géans en Europe. Ils sont vigoureux et bien proportionnés, légers à la course, excellens nageurs ; leur peau est d’un brun jaunâtre : ils aiment à se parer de leur chevelure, qu’ils disposent suivant leur goût. Les uns avaient des cheveux crépus, d’autres très-bien frisés, d’autres adroitement noués en cinq ou six tresses, d’autres enfin hérissés et droits sur la tête. La chevelure du roi était divisée en une longue tresse, qui lui pendait du côté gauche jusqu’à la hanche, et le reste était relevé en deux nœuds. Ses courtisans avaient deux tresses, c’est-à-dire une de chaque côté. Mais tous étaient nus, sans distinction de sexe et de rang, avec une petite feuille au milieu du corps. Les femmes parurent très-laides aux Hollandais, mal faites, de petite taille, et si luxurieuses, qu’elles n’avaient nulle