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on leur envoya les bordées du haut pont, et l’on fit feu de la mousqueterie. Une décharge si brusque en ayant emporté ou blessé un fort grand nombre, tous les autres prirent la fuite. La chaloupe, qui était bien armée, les suivit aussitôt, et se saisit d’un canot dans lequel il y avait trois hommes : l’un fut tué, un autre sauta dans la mer, et le troisième demeura prisonnier : c’était un jeune homme de dix-huit ans, auquel on donna le nom de Moïse, qui était celui du matelot blessé ; et l’île fut nommée aussi l’île de Moïse. Ces insulaires vivaient d’une sorte de pain composé de racines d’arbres.

On s’éloigna de cette race perfide. L’observation méridienne fit trouver 3° 15′ sud ; vers le soir on rangea la côte au nord-ouest, et l’on découvrit une belle baie de sable, dans laquelle on ne crut pas devoir s’engager. Le 2 juillet, à 3° 12′, on vit à la gauche du vaisseau des terres basses, divisées par une grande montagne, et une île basse à la proue. Le 3, après avoir été forcé par le vent de courir à l’ouest-nord-ouest, on aperçut encore de hautes terres à l’ouest, vers 2° 40′. Dans les efforts qu’on fit le 4 pour se dégager des îles, on en découvrit vingt-deux ou vingt-trois autres, grandes et petites, hautes et basses, à différentes distances entre elles, depuis 2° 25′ jusqu’à . La nuit qui survint ne permit point d’y chercher une rade, et le lendemain à midi on fut conduit par de meilleures espérances