Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/78

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couleur était plus jaune que celle de Moïse. On ne put trouver de mouillage sur leur côte ; et, voyant plusieurs autres îles au nord et au nord-ouest, on porta vers un cap uni, qui faisait face à la proue. L’eau était de diverses couleurs, verte, blanche, jaune ; et se trouvant plus douce que l’eau commune de mer, on jugea qu’elle venait de quelque rivière qui avait son embouchure à peu de distance. On voyait aussi flotter des arbres, des branches sur lesquelles on distinguait quelquefois des oiseaux et des écrevisses. Après avoir fait de petites bordées pendant la nuit, on gouverna le matin à l’ouest-sud-ouest, entre une haute île qu’on avait à la droite du vaisseau, et des terres moins hautes qu’on laissait à gauche. Vers le soir, on trouva fond sur soixante-dix brasses, à peu de distance du rivage, et l’on y laissa tomber l’ancre. Les canots qui vinrent à bord étaient conduits par des hommes fort singuliers, qu’on prit encore pour des Papous. Ils avaient les cheveux courts et frisés, des anneaux passés dans le nez et dans les oreilles, de petites plumes sur la tête et sur les bras, et des dents de porc autour du cou et sur la poitrine. Leurs femmes étaient affreuses ; l’auteur compare leurs longues mamelles à de gros boyaux qui leur tombaient jusqu’au nombril, et leur ventre à des tonneaux ; elles avaient les jambes et les bras menus, un visage de singe, les cheveux courts, le milieu du corps médiocrement couvert, le reste nu. Chacune avait quelque défaut parti-