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gner l’amitié des Indiens. En même temps, un grand nombre de pirogues vinrent au vaisseau avec du fruit à pain, des bananes, un fruit ressemblant à la pomme, mais meilleur, des poules et des cochons ; toutes ces provisions furent échangées pour les marchandises qui plaisaient aux Indiens.

» Les canots ne rapportèrent que quelques calebasses pleines d’eau. Le nombre des naturels qui garnissait le rivage était si considérable, que nos gens n’avaient pas osé descendre, quoique les jeunes femmes répétassent leurs invitations pressantes par des gestes encore plus libres, et, s’il est possible, plus clairs que la veille. Les fruits et les autres provisions furent étalés sur le rivage ; on fit signe à nos gens de venir les prendre ; ils résistèrent encore à cette nouvelle tentation, et se bornèrent à réclamer par signes les pièces à eau qu’on leur avait retenues la veille ; les Indiens, de leur côté, furent sourds à cette demande. Nos canots s’éloignèrent, les femmes les poursuivirent en leur jetant des fruits, les huant, et leur donnant toutes les marques de mépris et de dérision qu’elles purent imaginer. »

Comme on avait aperçu du haut des mâts une baie de l’autre côté d’une pointe de terre, Wallis se mit en route pour y aller ; mais, en doublant le récif qui borde la côte, son vaisseau toucha ; on prit toutes les mesures requises pour le dégager ; mais il continuait de battre contre les rochers avec violence : il était envi-