Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reconnaître les îles Falkland. Il en prit possession au nom du roi de la Grande-Bretagne ; et, après s’être radoubé dans le port Saint-Julien, il pénétra une seconde fois dans le détroit de Magellan, le 18 février.

Deux jours auparavant il avait aperçu le long de la côte des Patagons un vaisseau inconnu faisant la même route que lui. Comme ce vaisseau semblait régler ses manœuvres sur celles de Byron, il devint suspect au commodore, qui fit monter huit canons sur le pont de sa frégate, et ordonna de se mettre en état de défense. À la fin, ce vaisseau arbora pavillon français. Byron sut depuis que c’était l’Aigle, de Saint-Malo, commandé par Bougainville, venu dans le détroit pour couper du bois, qu’il devait porter à la nouvelle colonie dont l’établissement dans les îles Malouines ou Falkland lui était confié. Ainsi ce petit archipel avait déjà deux maîtres.

Durant son second séjour dans le détroit de Magellan, Byron eut des rapports avec les indiens qui habitent ses deux rives, près de son embouchure dans le grand Océan ; ceux-là n’étaient pas des géans. Un officier qu’il avait envoyé reconnaître la côte du nord lui rapporta qu’il avait rencontré des Indiens dont les pirogues étaient bien différentes de celles qu’il avait déjà vues dans le détroit. Elles étaient faites de planches cousues ensemble, au lieu que les autres ne consistaient qu’en écorces d’arbres nouées aux deux bouts, et