Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/206

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d’instrumens pour la pêche, des herminettes de pierre, des étoffes singulières, des coquilles, etc. Ils demandaient en échange du fer et des pendans d’oreilles. Les trocs se firent, comme la veille, avec loyauté ; cette fois aussi il vint dans les pirogues quelques femmes jolies et presque nues. À bord de l’Étoile il monta un insulaire qui passa la nuit sans témoigner aucune inquiétude.

» Nous l’employâmes encore à louvoyer ; et le 6 au matin nous étions parvenus à l’extrémité septentrionale de l’île. Une seconde s’offrit à nous ; mais la vue de plusieurs brisans qui paraissaient défendre le passage entre les deux îles me détermina à revenir sur mes pas chercher un mouillage dans la première baie que nous avions vue le jour de notre attérage. Nos canots qui sondaient en avant et en terre de nous, trouvèrent la côte du nord de la baie bordée partout, à un quart de lieue du rivage, d’un récif qui découvre à basse mer. Cependant, à une lieue de la pointe du nord, ils reconnurent dans le récif une coupure large de deux encâblures au plus, dans laquelle il y avait trente à trente-cinq brasses d’eau, et en dedans une rade assez vaste, où le fond variait depuis neuf jusqu’à trente brasses. Cette rade était bornée au sud par un récif qui, partant de terre, allait se joindre à celui qui bordait la côte. Nos canots avaient sondé partout sur un fond de sable, et ils avaient reconnu plusieurs petites rivières commodes pour faire