Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/232

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laires ne connaissent point les métaux. Ils donnent à tous ceux que nous leur avons montrés le même nom d’aouri dont ils se servaient pour nous demander du fer. Mais cette connaissance du fer d’où leur vient-elle ? Je ne connais ici qu’un seul article de commerce riche ; ce sont de très-belles perles. Les principaux en font porter aux oreilles de leurs femmes et de leurs enfans ; mais ils les ont tenues cachées pendant notre séjour chez eux. Ils font avec les écailles de ces huîtres perlières des espèces de castagnettes, qui sont un de leurs instrumens de danse.

» Nous n’avons vu d’autres quadrupèdes que des cochons, des chiens d’une espèce petite, mais jolie, et des rats en grande quantité. Les habitans ont des poules domestiques absolument semblables aux nôtres. Nous avons aussi vu des tourterelles vertes charmantes, de gros pigeons d’un beau plumage bleu de roi et d’un très-bon goût, et des perruches fort petites, mais fort singulières par le mélange de bleu et de rouge qui colorie leurs plumes. Ils ne nourrissent leurs cochons et leurs volailles qu’avec des bananes. Outre ce qui en a été consommé dans le séjour à terre, et ce qui a été embarqué dans les deux navires, on a troqué plus de huit cents têtes de volailles, et près de cent cinquante cochons ; encore, sans les travaux inquiétans des dernières journées, en aurait-on eu bien davantage ; car les habitans en apportaient de jour en jour un plus grand nombre.