chaleur ; car quelquefois ils se plongeaient dans la mer, ou bien s’étendaient sur la plage pour être couverts par les lames qui venaient s’y briser, puis ils recommençaient à courir.
» Nos canots, s’étant approchés du rivage, tâchèrent de faire entendre par signes aux Indiens qu’ils avaient besoin d’eau ; ceux-ci les comprirent aussitôt ; et leur firent signe de s’avancer le long de la côte. Les canots arrivèrent vis-à-vis d’un village construit comme celui que nous avions vu dans l’autre île. Le nombre des Indiens augmenta dans cet endroit ; cependant nous nous tenions prêts à soutenir de notre artillerie nos canots, qui rangeaient le rivage d’aussi près qu’il leur était possible. En ce moment un vieillard, suivi d’un jeune homme, descendit du village vers le bord de la mer ; il était de haute taille et avait l’air vigoureux ; une barbe blanche lui descendait jusqu’à la ceinture, et ajoutait à son aspect vénérable. Les Indiens, à un signe qu’il fit, se retirèrent à une certaine distance. Il s’avança sur le bord de la mer. D’une main il tenait un rameau vert, et de l’autre il pressait sa barbe contre son sein. Il prononça dans cette attitude un long discours ; sa prononciation cadencée pouvait faire croire qu’il chantait ; cette espèce de chant n’avait rien de désagréable. Nous ne regrettions pas moins de ne pas le comprendre que de n’en pouvoir pas être compris nous-mêmes. Cependant, pour lui donner des marques d’amitié, nous lui je-