Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE V.

Surville. Marion. Kerguelen.

Deux riches particuliers français qui habitaient le Bengale étaient occupés de l’armement d’un navire qui devait commercer dans les mers de l’Inde sous le commandement de Surville, capitaine de vaisseau de la compagnie des Indes, lorsque la nouvelle se répandit qu’un vaisseau anglais avait découvert dans le grand Océan, entre les 27 et les 28° de latitude sud, une île dont on racontait des choses extraordinaires. Le désir de prévenir les Anglais, dans le cas où ils voudraient faire un second voyage pour prendre possession de l’île dont on vantait les richesses, détermina les deux Français à changer le but de leur expédition. Ils le pouvaient avec d’autant plus de facilité, que leur bâtiment, nommé le Saint-Jean-Baptiste, du port de sept cents tonneaux, était muni de vivres pour trois ans, et de tout ce que l’on regardait comme utile ou nécessaire pour mettre l’équipage en état de soutenir de grandes fatigues. D’ailleurs son chargement se composait de marchandises de prix sous un volume peu considérable.

Surville appareilla de la baie d’Angely, à l’embouchure du Gange, le 3 mars 1769. Il se