Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’épaisseur sur un pouce de largeur ; ceux qui ne l’ont pas en placent un au poignet. Quelques-uns suspendent à leur cou une espèce de peigne d'une pierre blanche à laquelle ils attachent un grand prix. D’autres avaient sur le front un coquillage très-blanc. On leur vit aussi des colliers et des ceintures faites de dents, dont quelques-unes étaient des dents d’hommes.

Leurs armes sont l’arc et les flèches, la lance et la massue ; leur bouclier est fait avec du rotin. Leurs pirogues sont légères, et vont d’une vitesse inconcevable. La nacre de perle, qu’ils trouvent en abondance sur leurs rivages, leur tient lieu de couteau ; le tranchant d’un silex fait l’office de rasoir pour la barbe et les cheveux. Une pierre noire et conique, fixée fortement avec du rotin à un manche de bois, leur tient lieu de marteau. Ils ont pour hache un morceau de coquillage très-dur, qui paraît être de la même espèce que celui dont ils font leurs bracelets. Ce coquillage, taillé en biseau, est attaché très-solidement avec du rotin à un morceau de bois coudé naturellement en forme de pioche. Ils ne connaissent nullement les métaux.

Les habitans des îles du port Praslin et des terres qui l’avoisinent sont dans un état de guerre continuel. Les prisonniers deviennent les esclaves des vainqueurs. L’autorité du chef ou roi est illimitée ; ses sujets sont tenus d’apporter chez lui le produit de leur pêche, les