Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/46

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qu’il serait fatigant et incommode d’y faire de l’eau à cause de la houle, sans parler des dangers qu’on avait à redouter des naturels, s’ils formaient contre nous une embuscade dans les bois, je résolus de chercher si on ne pourrait pas trouver un mouillage plus convenable.

» Le lendemain au matin, 13, j’envoyai le maître avec quinze hommes dans le grand canot, bien armé et bien approvisionné, pour reconnaître la côte à l’ouest, chercher une place propre au débarquement où l’on pût faire de l’eau et du bois, se procurer des rafraîchissemens pour les malades, et mettre le vaisseau à la bande, afin de le visiter et d’arrêter la voie d’eau. Je lui donnai de la verroterie, des rubans et de la quincaillerie, afin qu’il pût, au moyen de ces présens, gagner la bienveillance des insulaires qu’il rencontrerait ; je lui recommandai de ne point s’exposer, surtout de s’en revenir sur-le-champ au vaisseau, s’il voyait approcher un certain nombre de pirogues qui le menaçassent d’hostilités ; et s’il trouvait en mer ou sur la côte de petites troupes d’Indiens, de les traiter avec toutes les bontés possibles, afin d’établir un commerce amical entre eux et nous. Je le chargeai de ne jamais quitter le canot pour aucune raison, et de ne pas envoyer plus de deux hommes à terre, pendant que le reste se tiendrait tout près pour la défense. Je lui recommandai, dans les termes les plus forts, de s’occuper uniquement de l’objet de son voyage, parce qu’il était de la dernière impor-