Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mer ; il ne lui restait d’autre moyen, pour conserver le reste de son équipage, que de relâcher dans un lieu où il trouverait du repos et des provisions fraîches ; en conséquence, il résolut de gagner Macassar, principal établissement des Hollandais dans l’île Célèbes. Le 15 au soir il laissa tomber l’ancre à quatre milles de cette ville, trente-cinq semaines depuis sa sortie du détroit de Magellan.

« Le soir même, dit-il, un Hollandais dépêché par le gouverneur, vint à bord s’informer qui nous étions. Lorsque je lui dis que le Swallow était une corvette du roi de la Grande-Bretagne, il eut l’air alarmé, car jamais bâtiment de guerre anglais n’était venu dans ces parages. Je ne pus lui persuader de descendre dans ma chambre ; toutefois nous nous séparâmes bons amis, à ce qu’il me sembla.

Le lendemain, au point du jour, j’envoyai M. Gower à la ville avec une lettre pour le gouverneur, que j’informais du motif de mon arrivée, et à qui je demandais la permission d’acheter des vivres ; et de mettre ma corvette à l’abri jusqu’au retour de la saison convenable pour la continuation de ma route à l’ouest. On ne permit pas à M. Gower de débarquer ; et il refusa, d’après mes instructions, de remettre ma lettre à un messager qui devait la porter au gouverneur. Un instant après, le sabandar et le fiscal arrivèrent de la part de cet officier, et dirent qu’une maladie l’empêchait de recevoir lui-même ma lettre, et qu’ils