distance de là ils trouveraient un chemin moins difficile et moins dangereux, M. Banks examina cette partie de la montagne que les Taïtiéns appelaient un meilleur chemin ; mais il le trouva si mauvais, qu’il ne jugea pas à propos de s’y hasarder, d’autant plus que rien ne pouvait récompenser les fatigues et les dangers du voyage qu’un bocage de bananiers sauvages ou de vaé, espèce d’arbre qu’il avait déjà vue souvent.
» Pendant cette excursion, il eut une occasion favorable d’examiner s’il y avait des mines dans les rochers qui étaient presque partout à nu ; mais il n’en découvrit pas la moindre apparence. Il nous parut évident que ces rochers, ainsi que ceux de Madère, avaient été brûlés ; et de toutes les pierres qui ont été recueillies à Taïti, il n’y en a pas une seule qui ne porte des marques incontestables de feu, à l’exception peut-être de quelques morceaux d’un caillou dont ils forment des haches ; et même parmi ceux-ci nous en trouvâmes qui étaient brûlés jusqu’à être presque réduits en pierre-ponce. On aperçoit aussi les traces du feu dans l’argile qui est sur les collines, et l’on peut supposer avec raison que Taïti et les îles voisines sont les débris d’un continent que quelques naturalistes ont cru nécessaire dans cette portion du globe pour y conserver l’équilibre de ses parties, et qui s’est enfoncé dans la mer par l’explosion d’un feu souterrain. D’autres croient que ces îles ont été détachées des rochers qui, depuis la créa-