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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/157

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moins que ce ne soit dans un temps de disette, ils ne servent pas d’alimens aux autres insulaires. Tous ces fruits, qui composent la nourriture des Taïtiens, sont des productions spontanées de la nature ; ou bien leur culture se réduit à si peu de chose, que ce peuple semble exempt de l’anathème général, qui porte que l’homme mangera son pain à la sueur de son front. On trouve aussi dans l’île le mûrier dont les Chinois font le papier, et que les Taïtiens appellent aouta ; un arbre ressemblant au figuier sauvage des îles d’Amérique ; le matté, autre espèce de figuier ; l’étou (sebestier), une espèce de souchet ; le mou, espèce de tournefortia ; le thaheinou ; l’eurhi, espèce de liseron ; l’éboua (solanum centifolium) ; le tammané (calophyllum monophyllum) ; le poerou (hibiscus tiliaceus) ; l’eroua, ortie en arbre, et plusieurs autres plantes, dont on ne peut pas faire ici une mention particulière.

» Les Taïtiens n’ont aucune espèce de fruits, plantes potagères, légumes ou graines d’Europe.

» Les cochons, les chiens et la volaille, sont les seuls animaux apprivoisés de l’île ; les canards, les pigeons, les perroquets, un petit nombre d’autres oiseaux, et les rats, sont les seuls animaux sauvages ; on n’y trouve pas de serpens. La mer fournit à ces insulaires une grande quantité d’excellent poisson de toute sorte ; il est, de tous leurs alimens, celui qu’ils aiment le mieux : la pêche fait leur principale occupation.