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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/165

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sur l’autre ; et, passant la tête à travers l’ouverture, les deux bouts retombent devant et derrière en scapulaire qui, étant ouvert par les côtés, laisse le mouvement du bras en liberté. Les Taïtiens donnent à ces pièces le nom de tebota ; ils les rassemblent autour des reins, et les serrent avec une ceinture d’une étoffe plus légère, qui est assez longue pour faire plusieurs fois le tour du corps. Ce vêtement ressemble exactement à celui des habitans du Pérou et du Chili, et que les Espagnols appellent poncho.

» L’habillement des hommes est le même que celui des femmes, excepté qu’au lieu de laisser pendre en jupon la pièce qui couvre les reins, ils la passent autour de leurs cuisses en forme de culotte, et on la nomme alors maro ; tel est le vêtement des Taïtiens de toutes les classes ; et comme il est universellement le même quant à la forme, les hommes et les femmes d’un rang supérieur se distinguent par la quantité d’étoffes qu’ils portent. On en voit qui enveloppent autour d’eux plusieurs pièces d’étoffe de vingt à trente pieds de long et de six à neuf de large ; quelques-uns en laissent flotter une grande pièce sur les épaules comme une espèce de manteau ; et si ce sont de très-grands personnages, et qu’ils veuillent paraître avec pompe, ils en mettent deux de cette manière. Les gens de la classe inférieure qui n’ont d’étoffe que la petite quantité que leur en donnent les tribus et les familles auxquelles ils ap-