avec un art admirable, et qui répondent très-bien au but qu’ils se proposent dans ces ouvrages : l’un d’eux est appelé ouitti-ouitti. La tige est faite de nacre de perles, la plus brillante qu’ils peuvent trouver, et l’intérieur, qui est ordinairement la partie la plus éclatante, se met par-derrière. Ils attachent à ces hameçons une touffe blanche de poil de chien ou de soie de cochon, de manière qu’elle ressemble un peu à la queue d’un poisson. L’hameçon et l’amorce sont mis au bout d’une ligne d’éroua que porte une baguette de bambou. Le pêcheur, afin de réussir dans son entreprise, fait attention au vol des oiseaux qui suivent toujours les bonites lorsqu’elles nagent dans les bas-fonds ; il dirige sa pirogue sur leur marche, et lorsqu’il a l’avantage d’être conduit par ces guides, il revient rarement sans avoir fait une bonne pêche.
» La seconde espèce d’hameçon est aussi faite de nacre de perles ou de quelque autre coquillage dur ; ils ne peuvent pas les barbeler comme les nôtres, mais, pour suppléer à ce défaut, ils recourbent la pointe en dedans. Ces hameçons sont de différentes grandeurs ; et ils s’en servent avec beaucoup de succès pour attraper toutes sortes de poissons. La manière de les fabriquer est très-simple ; chaque pêcheur les travaille lui-même ; ils coupent d’abord la coquille en morceaux carrés avec le taillant d’un autre coquillage, et avec un corail qui est assez raboteux pour servir