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les fonctions de son maître de cérémonies ; à mesure qu’il recevait les rameaux, il les plaçait dans le bateau. Lorsque cette cérémonie fut achevée, un autre homme apporta un grand paquet d’étoffes, qu’il étendit les unes après les autres sur la terre, dans l’espace qui était entre M. Banks et les Taïtiens qui lui rendaient visite. Il y avait neuf pièces ; il en posa trois l’une sur l’autre ; et alors une des femmes appelée Ourattoua, la plus distinguée d’entre elles, monta sur ce tapis ; et, relevant ses vêtemens jusqu’à la ceinture, elle fit trois fois le tour à pas lents, avec beaucoup de sérieux et de sang-froid, et un air d’innocence et de simplicité qu’il n’est pas possible d’imaginer ; elle laissa retomber ensuite ses vêtemens, et alla se remettre à sa place : on étendit trois autres pièces sur les trois premières ; elle remonta alors et fit la même cérémonie qu’on vient de décrire : enfin les trois dernières pièces furent étendues sur les six premières, et elle en fit le tour, pour la troisième fois, avec les mêmes circonstances. Les Taïtiens replièrent les étoffes et les offrirent à M. Banks, comme un présent de la part de la femme, qui s’avança alors avec son ami pour le saluer. M. Banks fit à tous deux les dons qu’il jugea devoir leur être les plus agréables ; ils restèrent dans la tente l’espace dune heure, et s’en allèrent. Sur le soir les officiers qui étaient au fort reçurent la visite d’Obéréa et d’une femme de sa suite, sa favorite, nommée Otheothea : c’é-