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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/194

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sailles, afin de forcer les Indiens à la restitution ; ils commencèrent à prendre un cochon, des nacres de perles et des étoffes ; mais il fallut pour cela menacer les insulaires des armes à feu. Ils se partagèrent ensuite ; une troupe garda les canots, une autre les choses saisies ; et plusieurs, avec le lieutenant à leur tête, s’avancèrent dans le pays pour faire des saisies plus considérables. Le vieux chef O-tah les suivit tout effrayé. Les insulaires s’enfuyaient devant eux, emmenant leurs cochons au milieu des montagnes. L’officier tira trois coups de fusil pour les épouvanter ; alors un chef, qui avait une jambe et un pied monstrueusement enflés par l’éléphantiasis, vint offrir ses cochons et plusieurs balles d’étoffes. M. Pickersgill se rendit ensuite à la maison de Boba, où il enleva deux boucliers et un tambour. O-tah les quitta le soir ; mais il revint bientôt avec le sac volé, la moitié des clous et de la verroterie, et passa la nuit avec les Anglais. Le lendemain, dès le grand matin, on annonça aux Indiens qu’on leur rendrait tout ce qui avait été saisi, s’ils rapportaient ce qui manquait encore. O-tah, et l’autre chef à la grosse jambe, qui marchait cependant très-bien, apportèrent le fer et les bagatelles qui avaient été cachés parmi des buissons ; on rendit alors les étoffes, les cochons et les boucliers. M. Pickersgill récompensa le maître de la hutte où il avait passé la nuit, et reconnut aussi par des présens la fidélité et l’amitié du vieux chef. Les marchandises