seule femme mariée ne se rendit coupable d’infidélité. Si nous avions connu la distinction des rangs comme à Taïti, il est probable que nous n’aurions observé des prostituées que dans la dernière classe du peuple.
» Aucune de ces femmes n’osa rester à bord après le coucher du soleil ; elles retournèrent à terre, ainsi que la plupart des hommes, passer la nuit à l’ombre d’un bois qui bordait la côte. Ils allumèrent beaucoup de feux : on les entendit causer durant la plus grande partie de la soirée. Il paraît que leur empressement à faire des échanges avec nous ne leur permit pas de retourner à leurs maisons, qui étaient probablement situées dans la partie la plus éloignée de l’île. Nos marchandises étaient très-précieuses à leurs yeux. Ils donnaient volontiers une volaille ou un monceau de bananes et de cocos pour un clou, qu’ils enfonçaient dans leurs oreilles, ou qu’ils portaient suspendu à leur cou. Leurs volailles sont d’un goût excellent : en général, le plumage en est très-luisant, avec un mélange agréable de rouge et de jaune. Nos matelots en achetèrent beaucoup, afin de jouir du barbare plaisir de les faire combattre. Depuis notre départ de Houaheiné, ils s’étaient amusés chaque jour à tourmenter ces pauvres oiseaux, à leur couper les ailes et à les exciter l’un contre l’autre. Ils réussirent si bien, que quelques poules de Houaheiné combattirent avec autant de fureur que les coqs d’Angleterre ; mais celles de Tongatabou