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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/270

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son, il n’est que trop évident, je pense, qu’ils ont beaucoup de goût pour la chair humaine. »

Forster croit que ces sauvages reconnaissent un Être Suprême et quelques divinités inférieures ; mais il n’a observé parmi eux aucune cérémonie qui ait rapport à une religion. « Nous n’y avons vu, dit-il, ni prêtres, ni jongleurs d’aucune espèce ; ce qui explique pourquoi ils sont si peu superstitieux. Lorsqu’une société a acquis les aisances de la vie, c’est alors que des individus sont assez adroits pour raffiner sur les idées de religion, afin de jouir de quelques avantages particuliers, et les Zélandais ne sont pas encore dans ce cas. »

Le 23 octobre, les deux vaisseaux avaient été séparés par un coup de vent dans les environs du cap Turagain. Cook, après être sorti du canal de la Reine Charlotte, le 25 novembre, rangea de très-près la côte au-dessous du cap Teraouité, et tira plusieurs coups de canon pour avertir l’Aventure de son approche, dans le cas où ce bâtiment aurait été mouiller dans un des ports voisins. Entre ce cap et le cap Palliser, il découvrit une baie qui paraît très-convenable pour un établissement européen, si l’eau y est assez profonde. « Tout alentour, dit Forster, est une grande étendue de terre qu’il serait aisé de cultiver et de défendre. On y trouve une quantité prodigieuse de bois ; et, suivant toute apparence, il y coule une rivière considérable. Enfin le pays ne semble pas très-peuplé ; de sorte que l’on ne cour-