qui est remarquable, nous ne rencontrâmes qu’une seule île de glace, depuis la séparation des navires jusqu’à notre arrivée à la vue des terres, quoique je me sois tenu presque toujours à deux ou trois degrés au sud de la latitude où les premières avaient frappé nos regards. Nous étions suivis chaque jour d’un grand nombre d’oiseaux de mer, et nous vîmes souvent des marsouins tachetés de blanc et de noir.
» Le 9 mars, nous découvrîmes une terre qui paraissait médiocrement élevée, et inégale près de la mer. Les collines en arrière formaient une double côte beaucoup plus haute. Dans l’espace de quatre lieues, le long de la côte, sont trois îles d’environ deux milles de long, et plusieurs rochers.
» Après avoir passé ces îles, nous rencontrâmes une terre pendant environ seize lieues, et nous approchâmes de la côte qui est montueuse et boisée ; c’était la terre de Van-Diemen, au sud de la Nouvelle-Hollande. Le vaisseau n’étant plus qu’à la distance de quatre milles, j’envoyai à terre le second lieutenant avec la chaloupe, afin de savoir s’il s’y trouvait un havre ou quelque bonne baie. Bientôt le vent commença à souffler très-fort, et je fis plusieurs fois signal au canot de revenir ; mais on ne me vit ni ne m’entendit : le vaisseau se trouvant à trois ou quatre lieues au large, nous n’aperçûmes plus nos gens, ce qui nous inquiétait beaucoup. À une heure après-midi, nous