Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/14

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chers escarpés semblables à des clochers, et des cimes déchirées entassées au centre de l’île ; ce qui prouve que les volcans et les tremblemens de terre ont bouleversé la surface de ce pays. Toute la partie orientale offre une côte perpendiculaire fort élevée, couronnée de pics, déchiquetée par des ravins.

» Nous rangeâmes la côte sud-est sans trouver la moindre apparence de mouillage. Je traversai le canal entre la Dominique et Sainte-Christine en portant sur la dernière île, et je longeai la côte sud-est en cherchant le port de Mendaña. Nous dépassâmes plusieurs anses qui semblaient offrir un ancrage ; mais un fort ressac brisait sur toutes les côtes. Quelques pirogues se détachèrent bientôt des rivages et nous suivirent.

» Nous remarquions des cantons agréables sur les deux îles, entre les fentes des montagnes ; mais nous ne découvrions point de plaines pareilles à celles qui embellissent les îles de la Société. Cependant la côte de Sainte-Christine ranimait notre courage, et nous inspirait cette gaîté que ressentent tous les marins fatigués à l’aspect d’une campagne fertile. Les deux pointes de chaque anse, que nous dépassâmes, enfermaient une vallée boisée et couverte de plantations d’une charmante verdure. Nous voyions de toutes parts des habitans courir en contemplant notre vaisseau.

» Parvenus devant le port que nous cherchions, j’essayai d’y entrer ; mais comme le