Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/19

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nous n’entendions pas. Dès qu’il fut le long de la Résolution, je lui fis présent d’une hache et de plusieurs autres choses : en retour, il me donna son cochon, et je le déterminai enfin à monter à bord où il resta peu de temps. Il fut si bien reçu, que ceux des autres pirogues imitèrent son exemple, et les échanges se rétablirent à l’instant.

» Sur ces entrefaites, j’allai à terre avec un détachement, les savans et Oedidi, pour voir ce qu’on pouvait y faire : les insulaires nous accueillirent d’une manière très-amicale, et, comme s’il n’était rien arrivé, ils nous vendirent des fruits et des petits cochons ; et après avoir chargé la chaloupe d’eau, je retournai à bord.

» Nous fûmes reçus, dit Forster, par plus de cent insulaires armés de piques et de massues dont ils n’essayèrent pas de faire usage : nous les priâmes de s’asseoir ; ils y consentirent sur-le-champ. Leur prodiguant ensuite toutes les marques possibles d’attachement et de bienveillance, nous essayâmes de justifier ce qui était arrivé ; nous leur dîmes que nous n’avions tiré sur un de leurs compatriotes que parce qu’il venait de nous voler ; que nous désirions vivre en bonne intelligence avec eux ; que nous voulions seulement faire de l’eau, du bois, etc, et que nous leur donnerions des clous, des haches, etc. Nos raisonnemens spécieux les séduisirent : ils semblaient persuadés que le mort avait mérité d’être tué, et ils nous menèrent le