Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/34

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séparées l’une de l’autre par une pointe de rocher. Dans chacune coule un ruisseau de très-bonne eau. L’anse septentrionale est la plus commode pour faire du bois et de l’eau. On y trouve la petite cascade dont parle Quiros ; mais le village est au fond de la seconde anse. Ce côté de l’île offre plusieurs autres anses ou baies.

» Les arbres, les plantes et les autres productions de ces îles, du moins autant que nous les connaissons, sont à peu près les mêmes qu’à Taïti et aux îles de la Société. On peut s’y procurer des cochons, des volailles, des bananes et des ignames, quelques racines, et une petite quantité de fruits à pain et de cocos. Nous achetâmes d’abord ces différens objets avec des clous. La verroterie, les miroirs et les bagatelles pareilles, si recherchées aux îles de la Société, n’ont aucun prix ici ; les clous même finirent par perdre beaucoup de leur valeur.

» En général les habitans des Marquésas sont la plus belle race d’hommes des îles de cette mer. Ils surpassent peut-être toutes les autres nations par la régularité de leur taille et de leurs traits. Cependant la ressemblance de leur langage avec celui que parlent les naturels de Taïtî et des îles de la Société prouvent qu’ils ont une même origine. Oedidi conversait assez bien avec eux ; mais quoique je susse un peu la langue de Taïti, je ne venais pas à bout de me faire entendre. Ils ont les dents moins bonnes