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tuées les maisons ; mais les insulaires s’y opposèrent, et nous longeâmes la pointe, recueillant diverses plantes, et en particulier du cochléaria, qui était commun. Les insulaires nous apprirent qu’ils brisent cette plante, qu’ils la mêlent avec des coquillages, et qu’ils la jettent dans la mer lorsqu’ils aperçoivent un banc de poissons. Cette amorce enivre les poissons pour quelque temps, et alors ils viennent à la surface de l’eau, où on les prend aisément. Ils donnent à cette plante utile et salutaire le nom d’enoou. On y trouve aussi une grande quantité de pourpier, ressemblant au pourpier ordinaire, que les naturels appellent étouri. Cette plante croît aux îles de la Société, où elle sert de nourriture, après qu’on l’a fait cuire sous terre. Plusieurs arbres de cette île se rencontrent aux îles de la Société ; j’y ai remarqué des plantes que nous ne connaissions pas encore.

» Le sol est extrêmement maigre ; des bancs de corail, très-peu élevés au-dessus de la surface de la mer, lui servent de support : ils sont revêtus d’un sable blanc, grossier, mêlé de débris de corail et de coquillages, et d’une couche très-mince de terreau.

» Après avoir doublé une pointe, nous arrivâmes derrière les maisons, et nous découvrîmes une autre pointe qui s’avançait dans la lagune et formait une espèce de baie, dont le rivage était entièrement garni d’arbrisseaux et de bocages. L’eau est très-basse entre les deux