Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/53

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transmise avec assez de précision. Il est cependant nécessaire d’observer que la partie de l’Océan qui s’étend du 20e. au 14e. ou 12e. parallèle est si remplie de ces îles basses, qu’un navigateur ne peut pas prendre trop de précaution dans sa marche.

» Il n’est pas possible, dit Forster, de décrire la joie que ressentit l’équipage en voyant qu’on faisait route pour Taïti. Assurés de la bienveillance des insulaires, nous regardions cette île comme une seconde patrie.

» Oedidi était peut-être plus empressé que nous tous de voir Taïti, où il n’avait jamais été, quoique plusieurs de ses parens et de ses amis y fissent leur séjour. Les habitans des îles de la Société la regardent comme la plus riche et la plus puissante ; nous lui avions souvent dit la même chose : sa curiosité n’en était que plus vive ; d’ailleurs, ayant rassemblé un grand nombre de curiosités, il comptait qu’elles le rendraient un personnage important parmi ses compatriotes ; enfin il avait acquis tant de nouvelles idées, et visité des pays si lointains et si inconnus, qu’il espérait attirer les regards et l’attention du sien. Il était ravi de penser que chacun le caresserait, que son intimité avec nous, que la connaissance qu’il avait de nos usages et de nos manières, et par-dessus tout, l’usage qu’il ferait de nos armes à feu pour se divertir, l’élèveraient au-dessus des autres insulaires. Sans doute il souhaitait aussi de rendre service à ses compagnons de voyage, qu’il ai-