qu’il n’existe pas de terre en deçà du 60e. degré dans l’hémisphère austral, à l’exception des fragmens peu considérables que nous avons trouvés dans l’Océan atlantique méridional. Or, quand même on supposerait que tout l’espace depuis le 60e. degré et au delà où nous n’avons pas pénétré est entièrement occupé par des terres, leur masse formerait un contrepoids trop peu considérable pour les terres de l’hémisphère boréal. Je suis en conséquence porté à soupçonner que la nature a, par quelque moyen, suppléé à ce défaut, en plaçant peut-être au fond de l’Océan austral des corps dont la pesanteur spécifique doit compenser l’absence des terres, si ce système d’un contrepoids est absolument nécessaire. Mais il existe peut-être, pour obvier à ce défaut, d’autres moyens dont nos connaissances et notre expérience bornée ne nous ont pas encore instruits.
De la glace, et de sa formation.
» Rien n’étonne davantage les navigateurs qui se trouvent dans les hautes latitudes que la première vue des masses immenses de glaces qui flottent au milieu de la mer ; et, quoique j’eusse lu un grand nombre de descriptions sur leur nature, leur forme et leur étendue, j’ai été vivement frappé au premier coup d’œil. La magnificence de ce spectacle surpasse de beaucoup l’idée que j’en avais : nous apercevions fréquemment des îles de glace d’un ou deux milles de longueur, et élevées de plus