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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/103

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parce que des plaines immenses de glace arrêtaient notre marche. Elles étaient précédées de petits morceaux de glace remplis de trous et spongieux, que le mouvement des glaces avait détachés et brisés : au delà nous découvrions des plaines solides d’une immense étendue, et par intervalles des îles d’une dimension étonnante, très-solides, et offrant les formes les plus bizarres de clochers, de rochers, etc. Ces glaces s’étendaient aussi loin que notre vue.

» Nous avons rencontré la glace plus tôt ou plus tard, suivant les différentes saisons et les différens parages. Le 10 décembre 1772 nous aperçûmes des glaces entre les 50e. et 51e. degrés de latitude sud. Le 12 décembre 1773, les premières que nous trouvâmes étaient par 62° ; et le 27 janvier 1775, les premières qui frappèrent nos regards étaient par 60°. Le 24 février nous retournâmes sous le même parage, où vingt-six mois auparavant nous avions été arrêtés par une masse de glace si impénétrable, que nous avions été obligés de faire route à l’est ; mais alors on n’en découvrait pas la moindre trace, non plus qu’à l’endroit où Bouvet a placé son cap de la Circoncision ; car nous avons navigué à diverses reprises sur l’espace qu’il a pris pour une terre. Nous n’avons pu nous tromper sur sa position, puisque nous sommes restés sous le même parallèle pendant un temps considérable.

» Une autre circonstance digne de remarque, c’est que toute la glace flottante en mer