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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/157

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chaque écrivain nous en donne des signes caractéristiques différens, et souvent contradictoires, comme on peut le voir en comparant les définitions de Linné.

De la population des îles du grand Océan.

» Les hautes montagnes de Taïti, l’une des îles les plus grandes, les plus peuplées et les mieux cultivées du grand Océan, sont sans habitans ; et si on en excepte quelques vallées fertiles et bien arrosées, qui renferment un petit nombre de cabanes au milieu des montagnes, l’intérieur du pays est encore agreste, tel qu’il sortit des mains de la nature. Les habitations des insulaires se trouvent surtout au milieu des plaines qui entourent l’île, entre les montagnes et la mer ; on ne saurait voir de champs mieux cultivés et plus fertiles : le terrain est couvert de cocotiers et d’arbres à pain : on aperçoit partout des plantations de bananiers, de jeunes mûriers, qui servent à la fabrique des étoffes, et d’autres plantes utiles, telles que les ignames, les eddoës, les cannes à sucre, etc., etc. À l’ombre de ces charmans bocages, on contemple de toutes parts une multitude de maisons qui paraissent n’être que des hangars, mais qui suffisent pour mettre les naturels à l’abri de la pluie, de l’humidité et de l’inclémence de l’air : ces maisons sont remplies d’habitans, et les plus grandes contiennent plusieurs familles. De quelque côté que nous portassions nos pas, nous trouvions les