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» L’un de ceux-ci que nous tuâmes avait tout le corps d’un gris foncé, avec une légère teinte olive, à peu près comme les phoques de l’hémisphère septentrional : il ressemblait aussi à ces animaux par la forme de ses pieds de devant, et il n’avait pas non plus d’oreilles extérieures. Son nez, très-saillant au delà de sa bouche, était surmonté d’une peau ridée et flottante : peut-être qu’elle est mobile, et que, quand le phoque est en colère, elle forme une espèce de crête telle que la représente la figure qui est dans le Voyage d’Anson[1]. Celui que nous examinâmes était long d’environ treize pieds, mais à proportion plus mince que le lion de mer à crinière de la Terre des États.

» Tous les phoques y étaient plus hardis que ceux des îles du Nouvel-An ; ils ne s’enfuyaient pas pour nous faire place. Le petits aboyaient après nous : ils nous poursuivaient quand nous passions près d’eux, et ils essayaient de nous mordre les jambes.

» Les manchots étaient les plus gros que j’aie jamais vus ; nous en rapportâmes à bord quelques-uns qui pesaient de vingt-neuf à trente-huit livres : ils avaient trente-neuf pouces de long. Leur ventre était d’une grosseur énorme, et couvert d’une grande quantité de graisse : ils ont de chaque côté de la tête une tache ovale d’un jaune brillant, ou de couleur d’o-

  1. Ce lion de mer du lord Anson (phoca leonina LINN.) semble être le même que celui que les Anglais ont appelé aux îles Falkland clap-match-seal.