poitrine et sur leurs bras, et ils y appliquent des plantes qui élèvent la cicatrice au-dessus du reste de la peau. Ils sont bons, paisibles et très-hospitaliers ; ils paraissent être braves dans les combats. Avant de connaître que nos armes étaient meilleures et plus meurtrières que les leurs, un seul homme, avec un dard ou une fronde, se plaçait souvent dans un sentier, et empêchait un détachement de huit ou dix d’entre nous de pénétrer plus avant. Ils furent d’abord défians et jaloux ; mais dès que nous sûmes quelques mots de leur langue, et que nous les eûmes convaincus que nous ne voulions pas leur faire de mal, ils nous laissèrent passer et repasser en liberté. J’ai fait plusieurs milles dans le milieu des terres, accompagné d’une ou deux personnes seulement ; je ne sache pas qu’ils nous aient jamais rien dérobé. Ils montraient quelquefois autant de légèreté que les autres nations du grand Océan, quoiqu’en général ils me paraissent plus sérieux ; mais ils sont vifs, animés, et prêts à rendre tous les services qui dépendent d’eux, et à donner toutes les informations qu’on demande.
» 3o. Les naturels de Mallicolo sont petits, agiles, minces, noirs et laids ; et de tous les hommes que j’ai vus, ce sont ceux qui approchent le plus des singes : leur crâne est d’une construction très-singulière ; depuis la racine du nez, en arrière, il est beaucoup plus déprimé que celui des autres peuples que nous avons eu